Nombreux sont les militaires ou anciens militaires, victimes de trop versés sur rémunération, à recevoir un titre de perception et/ou une lettre de relance venant majorer de 10 % la somme ou encore une mise en demeure avant recouvrement forcé.
Il convient donc de vous éclairer sur leurs effets.
En cas de trop de versé de rémunération, le Ministère de la Défense doit charger le comptable public d’émettre un titre de perception afin de réclamer le paiement du prétendu trop versé, sauf pour les militaires d’active lorsque les seuils pour effectuer des prélèvements directs sur solde ne sont pas dépassés.
Conformément aux dispositions des articles 112 et suivants du Décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012, le titre de perception doit obligatoirement comporter notamment l’indication des éléments essentiels de sa liquidation, son montant et sa nature.
L’émission d’un titre de perception constitue la première étape et un préalable obligatoire avant la mise en œuvre de mesures d’exécution forcée, à défaut de paiement.
Vous pouvez contester le titre de perception dans un délai de 2 mois à compter de sa réception par le biais d’un recours administratif préalable et obligatoire adressé à la direction départementale des finances publiques qui a émis le titre litigieux.
Il convient de contester le titre de perception quand bien même vous avez déjà contesté le bien fondé du prétendu trop versé par le biais d’un recours administratif préalable devant la Commission des recours des militaires à l’encontre de la décision portant notification d’un prétendu trop-perçu émise par votre centre des ressources humaines et de la solde.
Le recours administratif préalable suspend l’exécution du titre de perception dans l’attente d’une réponse du Ministère de la Défense en sa qualité d’ordonnateur ou au plus tard à l’issue d’un délai de 6 mois en l’absence de réponse du Ministre.
En cas de décision de rejet de votre recours administratif préalable, vous disposez d’un délai de 2 mois pour saisir le tribunal administration, procédure qui suspend l’exécution de la décision.
A défaut de paiement des sommes mise en recouvrement dans le titre de perception et en l’absence de contestation, le comptable public adresse une lettre de relance dans laquelle il :
Cette seconde étape est un rappel en vue des mesures d’exécution forcée.
Il ne s’agit pas d’un acte de poursuite ; de sorte qu’une contestation par voie d’opposition n’est pas possible.
Vous pouvez seulement contester le bienfondé de la créance dans l’hypothèse où vous n’avez pas été destinataire du titre de perception dans un délai de 2 mois.
Ce n’est qu’à l'expiration du délai de paiement indiqué dans la lettre de relance et au respect des deux précédentes étapes que le comptable public peut adresser une mise en demeure de payer.
Il s’agit du premier acte de poursuite qui vaut notification du titre de perception exécutoire et fait courir les délais d’opposition.
Ainsi, si la mise en demeure a été régulièrement notifiée, trois possibilités s’offrent aux militaires :
1/ le militaire règle sa dette et la dette est soldée.
2/ le militaire ne règle pas la totalité de sa dette et demande des délais de paiement, présente une réclamation ou fait opposition, dans ce cas, les poursuites sont suspendues.
3/ sans réaction du militaire, le comptable public procède au recouvrement de la dette notamment par le biais d’une saisie.
La mise en demeure de payer est susceptible de contestation par la voie des oppositions à poursuite.
Le comptable public doit respecter les 3 étapes supra, à défaut la mesure de recouvrement forcée est illégale.
En l'absence de contestation du titre de perception après avoir formé un recours préalable auprès de la DDFIP par exemple, il sera néanmoins possible de contester l'exigibilité de la créance si le militaire dispose de la preuve que la créance est prescrite ou que la somme n'est pas due.
© MDMH – Publié le 1er mars 2017